Le Dr Marc Steben est médecin de famille. Il travaille à l’Institut national de santé publique du Québec dans l’unité des infections transmissibles sexuellement. Il préside le comité québécois sur les ITSS et est membre du Comité des analyses de laboratoires en ITSS.
Il est membre du département de médecine sociale et préventive de la faculté de médecine de l’Université de Montréal. Il a supervisé des résidents en médecine familiale et en gynécologie, des infirmières, des sexologues et sages femmes ainsi que des étudiants au baccalauréat, maitrise ainsi qu’au doctorat.
Il a été consultant à la clinique des maladies de la vulve du département d’oncologie gynécologique du Centre hospitalier de l’Université de Montréal pendant 13 ans. Il est directeur médical de la Clinique A, une clinique spécialisée dans l’approche multidisciplinaire en santé sexuelle.
Il a été chercheur dans l’équipe internationale qui a étudié l’efficacité et la sécurité du vaccin quadrivalent contre le virus du papillome humain (VPH) et membre de l’équipe des publications et de l’équipe du global advisory board.
Il est en outre membre du groupe d’experts et auteur principal des chapitres portant sur le VPH, l’herpès génital et les ulcérations génitales des Lignes directrices canadiennes pour les infections transmises sexuellement.
Il est impliqué dans la recherche au sujet des maladies anogénitales. Ses publications couvrent les sujets des condylomes, le cancer anal, vulvaire et cervical de même que les autres ITSS et les maladies de la vulve et du vagin.
Le Dr Steben est membre des comités du congrès, des affaires psychosexuelles et du site internet de l’International Society for the Study of Vulvovaginal Diseases. Il est auteur de nombreux articles et rapports scientifiques sur les infections transmises sexuellement. Il a été président du Congrès 2010 de l’International papillomavirus society et coprésident du groupe sur les politiques de santé et les services cliniques de l’International society for STD research 2011. Il est membre du comité organisateur du congrès mondial conjoint de l’ISSTDR et IUSTI à Rio de Janeiro, Brésil en 2017.
Il est le récipiendaire du prix Gilles Desrosiers 2009 pour son implication en formation médicale et de ce fait membre du Temple de la renommée de la FMOQ. Il a donné plus de 1000 conférences et ateliers sur les 5 continents. Il est apprécié pour des conférences mêlant une approche basée sur les évidences, l’innovation, les données émergentes et l’aspect pratique.
CONFÉRENCE SUR LA PRISE EN CHARGE MULTIDISCIPLINAIRE DES TROUBLES DE DYSPAREUNIE CHEZ LA FEMME
- Comprendre l’importance de la collaboration multidisciplinaire dans la prise en charge des troubles de dyspareunie.
- Décrire les différents modèles de collaboration multidisciplinaires
- Identifier son propre modèle de collaboration multidisciplinaire.
La dyspareunie est un problème de santé complexe et loin d’être rare. La vulvodynie surviendrait chez 16% des femmes. Il peut parfois être résolu par la consultation d’un seul thérapeute. Mais dans une grande proportion des cas, les composantes physiques, psychologiques et sexuelles s’entremêlent. Les douleurs vulvovaginales peuvent affecter non seulement les femmes mais aussi leur partenaire. En plus de la douleur avant, pendant et après les relations, ces femmes souffriront au point de vue psychosexuel, dans leur ajustement de couple et dans leur qualité de vie. Les mêmes conséquences psychosexuelles sont fréquemment relevées chez leur partenaires. Ces femmes auront des bas niveaux de désir sexuel, excitation, satisfaction et de fréquence sexuelle que les femmes sans douleurs vulvovaginales. Les femmes avec douleurs vulvovaginales rapporteront plus d’anxiété et de dépression en plus de la détresse à propos de leur image corporelle et génitale.
La prise en charge médicale seule a ses limites. comprendre l’importance de la collaboration multidisciplnaire, décrire les différents modèles de collaboration multidisciplinaire, développer leur propre modèle de collaboration multidisciplinaire. Des études empiriques indiquent que des facteurs psychologiques et relationnels peuvent accroitre l’intensité des douleurs vulvovaginales et leurs complications psychosexuelles. Des études récentes ont démontré que des interventions psychosexuelles tel la thérapie cognitivo comportementale étaient efficaces pour diminuer la douleur et améliorer les effets psychosexuels. Peu d’études ont regardé spécifiquement au travail multidisciplinaire. Une étude a démontré que des femmes recevant à la fois un counseling psychosexuel et de la rééducation du plancher pelvien par un médecin ou une infirmière avait une diminution de la douleur qualifié d’occasionnelle ou légère 6 mois post intervention dans une proportion de 67%. Une proportion de 67% rapportait une amélioration importante de leur fonctionnement sexuel. Dans une étude rétrospective 3 à 7 ans post intervention, 80% des femmes avaient reprise les pénétrations, 81% des femmes rapportait une diminution de la douleur mais seulement 8% rapportait des relations sans douleur. Ces résultats sont encourageant mais démontrent aussi le besoin d’une approche scientifique plus rigoureuse dans l’évaluation des pratiques dans le domaine des douleurs vulvovaginales. Du point de vue clinique, les avantages d’une approche multidisciplinaire sont nombreux. Partant d’un diagnostic physique solide, le processus de traitement sera accéléré et mieux centré sur les besoins de la femme et du/de la partenaire. Il y aurait moins de résistance à une approche multidisciplinaire qu’unidisciplinaire, une motivation plus grande, une cohérence meilleure entre les différents professionnels et plus d’une cible thérapeutique visée en même temps. Étant donné la rareté des professionnels spécialisés dans ce domaine, une approche innovatrice par télémédecine ou des interventions internet sont à développer. Des groupes communautaire peuvent aider les femmes à briser l’isolement, à normaliser leurs sentiments vis à vis leurs douleurs vulvovaginales et permettre l’échange d’information. Il y a un besoin important d’approches mieux intégrées qui aident les femmes non seulement au point de vue physiques mais aussi psychosexuel. Une telle approche multidisciplinaire est considérée optimale.
